tête, dans l’eau fraîche et se mit à se balancer en soupirant misérablement.
— Qui va là ? dit un lion-de-mer, rudement.
Car, en règle générale, les lions-de-mer s’en tiennent à leur propre société.
— Scoochnie ! Ochen Scoochnie ! Je suis seul, tout seul ! dit Kotick. On est en train de tuer tous les holluschickie sur toutes les grèves !
Le lion-de-mer tourna les yeux vers la terre.
— Absurde ! dit-il, tes amis font autant de bruit que jamais. Tu as dû voir le vieux Kerick en train de nettoyer une bande. Il y a trente ans qu’il fait ce métier.
— C’est horrible, — dit Kotick en s’arc-boutant dans l’eau, tandis qu’une vague le couvrait, et reprenant l’équilibre d’un coup de nageoires en hélice qui l’arrêta à trois centimètres d’une déchiqueture de rocher.
— Pas mal pour un petit de l’année, — dit le lion-de-mer qui était à même d’apprécier un bon nageur. — Je suppose qu’à votre point de vue, c’est en effet assez vilain ; mais, vous autres, phoques, comme vous persistez à venir ici d’année en année, les hommes arrivent naturellement à le savoir, et si vous ne pouvez pas trouver une île où les hommes