Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/205

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ouverte sur le plancher, les avantages sont pour lui… Que faire ? se dit Rikki-tikki.

Nag ondula deci delà, et Rikki-tikki l’entendit boire dans la plus grosse jarre qui servait à remplir la baignoire.

— Voilà qui est bien, dit le serpent. Maintenant, lorsque Karait a été tué, l’homme avait un bâton. Il peut l’avoir encore ; mais, quand il viendra au bain, le matin, il ne l’aura pas. J’attendrai ici jusqu’à ce qu’il vienne… Nagaina… m’entendez-vous ?… Je vais attendre ici, au frais, jusqu’au jour.

Aucune réponse ne vint du dehors, d’où Rikki-tikki conclut que Nagaina était partie. Nag se replia sur lui-même, anneau par anneau, tout autour du fond bombé de la jarre, et Rikki-tikki se tint tranquille comme la mort.

Au bout d’une heure, il commença à se mouvoir, muscle après muscle, vers la jarre. Nag était endormi, et Rikki-tikki contempla son grand dos, se demandant quelle serait la meilleure place pour une bonne prise.

— Si je ne lui brise pas les reins au premier saut, se dit Rikki, il pourra encore combattre ; et… s’il combat… ô Rikki !