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Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/207

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moulu de coups, les chocs lui semblaient sur le point de le mettre en pièces, lorsque quelque chose partit comme un coup de tonnerre juste derrière lui ; une rafale brûlante lui fit perdre connaissance et une flamme lui roussit le poil. L’homme, réveillé par le bruit, avait déchargé les deux canons de son fusil sur Nag, juste derrière le capuchon.

Rikki-tikki, les yeux fermés, continuait à tenir bon, car à présent il était tout à fait certain d’être mort ; mais la tête ne bougeait plus et l’homme, ramassant la mangouste, dit :

— C’est encore la mangouste, Alice ; et c’est notre vie que le petit bonhomme a sauvée maintenant.

Alors, la mère de Teddy vint, le visage tout blanc, et contempla ce qui restait de Nag ; et Rikki-tikki se traîna jusqu’à la chambre de Teddy, où il passa presque le reste de la nuit à se secouer délicatement pour découvrir s’il était vraiment brisé en quarante morceaux, comme il se l’imaginait.

Lorsque arriva le matin, il était fort raide, mais très content de ses hauts faits.

— Maintenant, j’ai Nagaina à régler, et elle sera pire que cinq Nags ; en outre, qui sait quand les œufs dont elle a parlé vont éclore…