Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/253

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chures faites par les cordes sur le dos et le poitrail. Lui aussi devait s’être échappé d’un camp établi dans les montagnes d’alentour.

Enfin on n’entendit plus d’éléphants marcher dans la forêt, et Kala Nag roula pesamment d’entre les arbres et s’avança au milieu de la foule, gloussant et gargouillant ; et tous les éléphants commencèrent à s’exprimer dans leur langage et à se mouvoir çà et là. Toujours couché, Petit Toomai découvrait des vingtaines et des vingtaines de larges dos, des oreilles branlantes, des trompes ballottantes, et de petits yeux roulants. Il entendait le cliquetis des défenses lorsqu’elles s’entrecroisaient par hasard ; le bruissement sec des trompes enlacées ; le frottement des flancs et des épaules énormes, dans la cohue ; l’incessant flic flac et le hissh des grandes queues. Puis, un nuage couvrit la lune, et ce fut la nuit noire ; mais les poussées, les froissements et les gargouillements n’en continuèrent pas moins, paisibles et réguliers. L’enfant savait Kala Nag entouré d’éléphants, et ne voyait aucune chance de le faire sortir de l’assemblée ; il serra les dents et frissonna. Dans un keddah au moins, il y avait la lumière des torches et les cris, mais, ici, il était tout seul dans les ténèbres, et, une fois,