Aller au contenu

Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



Il avait plu à verse pendant un grand mois — plu sur un camp de trente mille hommes et de milliers de chameaux, d’éléphants, de chevaux, de bœufs, et de mulets, tous rassemblés dans un endroit appelé Rawal Pindi, pour être passés en revue par le vice-roi de l’Inde.

Le vice-roi recevait la visite de l’Émir d’Afghanistan — roi sauvage d’un pays plus sauvage encore ; et l’Émir avait amené comme garde du corps huit cents hommes avec leurs chevaux, qui n’avaient jamais vu un camp ni une locomotive de leur vie — des hommes sauvages et des chevaux sauvages nés quelque part au fond de l’Asie centrale. Chaque nuit on pouvait être sûr qu’une troupe de ces chevaux briseraient leurs entraves et galoperaient du haut en bas du camp à travers la boue, dans l’obscurité, ou que les chameaux rompraient leurs entraves, et se mettraient à courir et à tomber par-dessus les