Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/287

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entre le zist et zest, et c’est juste où je suis. Je puis voir dans ma tête ce qui arrivera quand un obus éclate ; et vous autres, bœufs, vous ne pouvez pas.

— Moi je puis, dit le cheval de troupe… au moins un peu. J’essaie de n’y pas penser.

— Je vois mieux que vous, et j’y pense, moi. J’ai plus de surface qu’un autre à préserver, et je sais que, lorsque je suis malade, personne ne connaît la manière de me soigner. Tout ce qu’ils peuvent faire est de suspendre la solde de mon cornac jusqu’à ce que je me remette, et je ne peux pas avoir confiance en mon cornac.

— Ah ! dit le cheval de troupe. Cela explique tout. Je peux avoir confiance en Dick.

— Vous pourriez mettre un régiment entier de Dicks sur mon dos, sans que je me comporte mieux. J’en sais juste assez pour me sentir mal à mon aise, et pas assez pour aller de l’avant malgré tout.

— Nous ne comprenons pas, dirent les bœufs.

— Je sais que vous ne comprenez pas. Ce n’est pas à vous que je parle. Vous ne savez pas ce que c’est que du sang.

— Oui, nous le savons, répliquèrent les bœufs. C’est une matière rouge qui imbibe la terre et qui sent.