Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/60

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la fourrure luisante, et faire à Baloo les plus affreuses grimaces qu’il pût imaginer.

— Là… là ! Cela valait bien une petite correction, dit avec tendresse l’ours brun. Un jour tu pourras te souvenir de moi.

Puis il se retourna pour dire à Bagheera comment l’enfant avait appris les Maîtres Mots de Hathi, l’éléphant sauvage, qui sait tout ce qui a rapport à ces choses, et comment Hathi avait mené Mowgli à une mare pour apprendre d’un serpent d’eau le mot des Serpents, que Baloo ne pouvait prononcer ; et comment Mowgli se trouvait maintenant suffisamment garanti contre tous accidents possibles dans la Jungle, parce que ni serpent, ni oiseau, ni bête à quatre pattes ne lui ferait de mal.

— Personne n’est donc à craindre, — conclut Baloo, en caressant avec orgueil son gros ventre fourré.

— Sauf ceux de sa propre tribu, — dit à voix basse Bagheera.

Puis, tout haut, s’adressant à Mowgli :

— Fais attention à mes côtes, petit Frère ; qu’as-tu donc à danser ainsi ?

Mowgli, voulant se faire entendre, tirait à pleine fourrure sur l’épaule de Bagheera, et lui donnait