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Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/64

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lorsqu’ils nous jettent des noix et des ordures sur la tête.

Il avait à peine dit qu’une grêle de noix et de brindilles dégringola au travers du feuillage ; et on put entendre des toux, des hurlements, et des bonds irrités, très haut dans les branches.

— Le Peuple Singe est interdit, prononça Baloo, interdit auprès du peuple de la jungle. Souviens-t’en.

— Interdit, répéta Bagheera ; mais je pense tout de même que Baloo aurait dû te prémunir contre eux…

— Moi… Moi ? Comment aurais-je deviné qu’il irait jouer avec une pareille ordure… Le Peuple Singe ! Pouah !

Une nouvelle grêle tomba sur leurs têtes, et ils s’en allèrent au trot, emmenant Mowgli avec eux. Ce que Baloo avait dit des singes était parfaitement vrai. Ils appartiennent aux cimes des arbres ; et, comme les bêtes regardent très rarement en l’air, l’occasion ne se présenterait guère pour eux et le peuple de la jungle de se rencontrer ; mais, toutes les fois qu’ils trouvaient un loup malade, ou un tigre blessé, ou un ours, les singes le tourmen-