Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/87

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qui dominait les réservoirs de grès rouge à demi remplis d’eau de pluie. Au centre de la terrasse, se dressaient les ruines d’un pavillon, tout de marbre blanc, bâti pour des reines mortes depuis cent ans. Le toit, en forme de dôme, s’était écroulé à demi et bouchait le passage souterrain par lequel les reines avaient coutume de venir du palais. Mais les murs étaient faits d’écrans de marbre découpés, merveilleux ouvrage d’entrelacs blancs comme le lait, incrustés d’agates, de cornalines, de jaspe et de lapis-lazuli ; et lorsque la lune se montra par-dessus la montagne, elle brilla au travers du lacis ajouré, projetant sur le sol des ombres semblables à une broderie de velours noir.

Tout meurtri, las et affamé qu’il fût, Mowgli ne put, malgré tout, s’empêcher de rire quand les Bandar-Log se mirent, par vingt à la fois, à lui dire combien ils étaient grands, sages, forts et doux, et quelle folie c’était à lui de vouloir les quitter.

— Nous sommes grands. Nous sommes libres. Nous sommes étonnants. Nous sommes le peuple le plus étonnant de toute la jungle ! Nous le disons tous, aussi, ce doit-il être vrai, criaient-ils. Maintenant, comme tu nous entends pour la première fois, et que tu es à même de rapporter nos paroles au