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Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/150

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les croque-morts

lièrement abject — nettoyeur de tas d’ordures, désespérément timide ou follement hardi, éternellement affamé, et plein de ruse qui ne tournait jamais à son profit.

— Ugh ! dit-il, en se secouant d’un air souffreteux lorsqu’il prit terre. Puisse la gale rouge détruire tous les chiens de ce village ! Je porte trois fois plus de morsures que de puces, et cela, parce que j’ai osé jeter un regard — seulement un regard — vous entendez ? sur un vieux soulier dans une étable à vaches. Je ne peux pourtant pas manger de la boue ?

Il se gratta sous l’oreille gauche.

— J’ai ouï dire, répliqua l’Adjudant, d’une voix de scie émoussée dans une planche épaisse, j’ai ouï dire qu’il y avait un petit chien nouveau-né dans ce soulier-là.

— Entendre est une chose, et savoir en est une autre, reprit le Chacal, qui possédait quelque teinture de proverbes ramassés à écouter les hommes le soir autour des feux de village.

— Tout à fait juste. Aussi, pour être sûr, j’ai pris soin du bébé pendant que les chiens étaient occupés ailleurs.

— Ils étaient très occupés ? dit le Chacal. Eh bien !