et noire comme l’encre, entourée de rochers, et qu’égayaient des moignons d’arbres sombres. Le garçon s’y glissa à la mode de la Jungle, sans un bruit, et plongea ; il reparut à l’autre bord, toujours sans bruit, et se retourna sur le dos, les bras derrière la tête, suivant des yeux la lune qui se levait au-dessus des rochers, et s’amusant, du bout des orteils, à en briser le reflet dans l’eau. La tête taillée en diamant de Kaa fendit la mare comme un rasoir, et vint se poser sur l’épaule de Mowgli. Ils restèrent immobiles ainsi, voluptueusement pénétrés par la fraîcheur de l’eau.
— C’est très, très bon ! — dit enfin Mowgli d’une voix nonchalante. Eh bien ! à cette même heure, dans le Clan des Hommes, si je me rappelle bien, ils s’étendaient sur des morceaux de bois durs, dans des trappes de boue, et, après s’être soigneusement barricadés contre l’air pur, tiraient une étoffe sale pardessus leurs lourdes têtes, et chantaient de vilaines chansons par le nez. Il fait meilleur dans la Jungle.
Un cobra pressé descendit le long d’un rocher, but, leur souhaita « Bonne chasse ! », et disparut.
— Sssh ! — dit Kaa, comme si quelque chose lui