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Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/208

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l’ankus du roi

levée, mais toujours pour en descendre davantage, et jamais pour rien retirer. Il n’y a pas de richesses comme ces richesses — trésors de cent rois. Mais il y a longtemps, bien longtemps, que la pierre a bougé pour la dernière fois, et je pense que ma ville oublie…

— Il n’y a pas de cité. Lève les yeux. Les racines des grands arbres, là-haut, éventrent les pierres. Arbres et hommes ne poussent pas ensemble, insista Kaa.

— Deux ou trois fois, des hommes ont trouvé leur chemin jusqu’ici, répondit férocement le Cobra Blanc ; mais ils ne disaient rien jusqu’à ce que j’arrivasse sur eux, tandis qu’ils tâtonnaient dans l’ombre, et alors ils ne criaient qu’un peu de temps. Mais vous, vous venez avec des mensonges, tous les deux, Homme et Serpent, et vous voudriez me faire croire que ma cité n’existe pas, et que ma garde est finie. Les années ne changent guère les hommes. Mais, moi, je ne change jamais ! Jusqu’à ce que la pierre soit levée, et que les brahmanes descendent en chantant les chants que je connais, et me nourrissent de lait chaud, et me ramènent à la lumière, moi — moi — moi et pas un autre, je reste le Gardien du Trésor du Roi ! La cité est morte,