— Nous verrons cela quand nous y serons, — dit Bagheera, en trottant la tête basse. C’est un pied seul (elle voulait dire qu’il n’y avait qu’un homme), et le poids de la chose a imprimé son talon profondément dans la terre.
— Oui ! Cela se voit aussi bien qu’un éclair de chaleur, répondit Mowgli.
Et ils prirent l’allure vite et hachée du trot de chasse, à travers le clair de lune et les taches d’ombre, en suivant les empreintes de ces deux pieds nus.
— À présent, il court vite, dit Mowgli. Les orteils sont écartés.
Ils continuèrent leur course sur un terrain détrempé.
— À présent, pourquoi tourne-t-il ici tout à coup ?
— Attends ! dit Bagheera.
Et un bond superbe l’emporta aussi loin que possible en avant. La première chose à faire lorsqu’une piste cesse d’être claire, c’est de se jeter en avant, d’un seul coup, sans la brouiller davantage de ses propres empreintes. Bagheera, en touchant terre, se retourna et fit face à Mowgli, en criant :
— Voici une autre piste qui vient à sa rencontre. C’est un pied plus petit, cette seconde trace, et les orteils tournent en dedans.