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le second livre de la jungle

Le Clan répondit par un aboiement profond dont le fracas retentit dans la nuit comme la chute d’un arbre.

— C’est juré ! crièrent-ils.

— Restez avec eux, dit Mowgli à ses quatre loups. Nous n’aurons pas une dent de trop. Que Phao et Akela préparent tout pour la bataille. Je m’en vais compter les chiens.

— Mais, c’est la mort ! s’écria Won-tolla en se levant à demi, — Que peut celui-ci, tout nu, contre le Chien Rouge ? Le Rayé lui-même, rappelle-toi…

— Il faut que tu sois un étranger vraiment — jeta Mowgli par-dessus son épaule. Mais nous causerons quand les dholes seront morts. Bonne chasse, tous !

Il disparut en hâte dans l’obscurité, ivre de surexcitation sauvage, regardant à peine où il mettait le pied, et, par une conséquence naturelle, il trébucha et vint tomber tout de son long sur les grands anneaux de Kaa, dans un endroit où le python surveillait une coulée de cerfs, au bord de la rivière.

— Kassha ! — dit Kaa en colère, Est-ce là métier de jungle que de piétiner, de sauter et de gâcher ainsi toute une nuit de chasse — et encore lorsque le gibier donne si bien ?