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chien rouge

d’orage, pagayant obliquement vers l’autre rive où le courant s’apaisait, et riant tout haut de bonheur. Il n’était rien que Mowgli préférât au plaisir de « tirer la Mort par la barbe », comme il disait, et de faire sentir à la Jungle entière qu’il était son seigneur et maître. Il avait souvent, avec l’aide de Baloo, volé des nids d’abeilles dans des arbres isolés, et il savait que le Petit Peuple déteste l’odeur de l’ail sauvage. Aussi en cueillit-il un petit bouquet qu’il noua d’un lien d’écorce. Puis il suivit la trace sanglante de Won-tolla, qui courait des liteaux vers le sud, pendant quelque cinq milles, regardant les arbres, la tête de côté et riant à gorge déployée.

— Mowgli la Grenouille ai-je été, se dit-il, Mowgli le Loup ai-je dit que je suis. C’est Mowgli le Singe qu’il me faut être maintenant, avant que je sois Mowgli le Daim. À la fin, je serai Mowgli l’Homme. Ho !

Et il glissa son doigt tout le long des dix-huit pouces de lame de couteau.

La trace de Won-tolla, toute criblée de taches de sang noir, s’enfonçait dans une forêt d’arbres touffus, aux troncs serrés, qui s’étendait vers le nord-est, et se clairsemait peu à peu jusqu’à deux