Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/55

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Quand nous avons senti la Terre s’ébranler,
Nous vînmes doucement le prendre et l’emmener,
Parce que nous l’aimions de cet amour si tendre,
De cet amour qui sait, mais ne peut pas comprendre.

Et quand le flanc du mont se fendit en tonnant.
Et qu’en déluge noir croula le firmament.
Nous l’avons sauvé, nous, le Peuple des Petits ;
Mais jamais plus, hélas ! ne viendra notre ami !

Et maintenant pleurez, nous l’avions sauvé pour
Ce que peuvent donner les bêtes d’humble amour ;
Pleurez, car notre ami ne se réveille pas,
Et ses frères demain nous chasseront, là-bas !

(Chant funèbre des Langurs.)