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Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/63

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le second livre de la jungle

toujours en proie à la nostalgie des neiges — et que la moindre goutte de sang montagnard dans les veines d’un homme, finit toujours par le ramener à son pays.

— Là-bas, dit Purun Bhagat, en gravissant les premiers contreforts des Sewaliks, où les cactus se dressent comme des chandeliers à sept branches — là-bas, je me reposerai et j’apprendrai à connaître.

Et le vent frais de l’Himalaya lui sifflait aux oreilles, comme il suivait le chemin qui mène à Simla.

La dernière fois qu’il avait fait cette route, c’était en pompe, parmi le piaffement d’une escorte de cavaliers, pour rendre visite au plus courtois et au plus affable des vice-rois ; et tous deux avaient, pendant une heure, causé d’amis communs à Londres, et de ce que la masse du peuple hindou pensait réellement de l’état des choses. Cette fois-ci, Purun Bhagat ne fit pas de visites ; mais, appuyé sur la balustrade du mail, il contemplait le spectacle grandiose des quarante milles de plaines, étendus à ses pieds, lorsqu’un policeman mahométan vint lui dire qu’il gênait la circulation. Purun Bhagat s’inclina devant la loi, avec un salaam respectueux, en homme qui en sait le prix et