Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Or, il n’y eut absolument rien d’autre.

La corde trop tendue cassa. Résolument Simmons se jeta sur le râtelier d’armes et prit son fusil avec un paquet de cartouches. Les hommes étaient à l’autre bout de la chambre.

— Ne va pas faire le macaque, Simmons ! dit Losson. Remets ça.

Mais il avait la voix mal assurée. Un autre se baissa, retira sa botte et la lança à la tête de Simmons. En réponse immédiate une balle tirée à l’aventure alla se loger dans la gorge de Losson. Sans un mot Losson tomba en avant et les autres s’enfuirent.

— Vous pensiez que c’était…, hurla Simmons. C’est vous qui m’y avez forcé ! Vous m’y avez forcé, je vous dis ! Lève-toi, Losson, et ne reste pas là à faire semblant… toi qui m’y as forcé, avec ton sacré perroquet de malheur.

Mais la pose de Losson avait un naturel non joué qui montra à Simmons ce qu’il venait de faire. Les hommes étaient encore à s’exclamer dans la véranda. Simmons s’empara de deux autres paquets de cartouches et s’encourut sous le clair de lune, en marmottant :

— Je vais vous en faire voir, cette nuit. Trente cartouches, dont la dernière pour moi. Vous allez prendre quelque chose, tas de salauds !