Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/19

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nière d’amitié, sans qu’il y ait rien de mal fait, mais quand on en arrive à vous glisser dans la main des cinq roupies quasi subrepticement, alors c’est ce que les gens à conférences appellent prévarication et corruption. Et je le compris mieux encore quand Mme de Souza en vint à parler de la saison froide qui serait bientôt finie, ajoutant qu’elle allait partir de son côté à Mussorie Pahar et nous du nôtre à Rawalpindi, et qu’elle ne reverrait plus jamais Rip si quelqu’un qu’elle connaissait ne se montrait obligeant pour elle.

Ainsi donc je raconte à Mulvaney et à Ortheris toute l’histoire d’un bout à l’autre en commençant par la fin.

— C’est un vol, ce que veut de toi cette méchante vieille dame, dit l’Irlandais, c’est un crime où elle prétend t’induire, mon ami Learoyd, mais je protégerai ton innocence. Je te sauverai des vœux pernicieux de cette riche vieille, et pour cela j’irai avec toi ce soir et lui parlerai le langage de la vérité et de l’honnêteté. Mais, Jack, qu’il dit en hochant la tête, je ne te reconnais plus d’avoir accepté pour toi seul tous ces bons coups à boire et tous ces fins cigares tandis qu’Ortheris ici présent et moi nous nous baladions, nos gorges aussi sèches que des fours à chaux, et sans rien à fumer que du gros tabac de cantine. C’est un sale tour à jouer à