Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/228

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démêlés avec le fils de ma sœur dans l’affaire de la vache grise. Quelqu’un a-t-il un poney dont il ne fasse plus de cas, afin que cet individu puisse s’échapper ? Si le propriétaire apprend que l’un des deux est dans la ville (et Dieu sait s’il a fait battre l’un ou les deux, mais cet homme-ci a certainement été battu), il va se commettre un crime, et alors les policiers viendront faire des recherches dans la maison de chacun et mangeront du matin au soir la marchandise du marchand de bonbons.

Kirpa Ram, le Jat, dit :

— J’ai un poney très malade. Mais en le battant bien, il arrivera peut-être à marcher deux milles. S’il crève, les marchands de peaux auront son cadavre.

Alors Chumbo, le marchand de peaux, dit :

— Je te paierai trois annas pour le cadavre, et je marcherai à côté de cet homme jusqu’à ce que le poney crève. S’il dépasse deux milles, je ne te paierai que deux annas.

Kirpa Ram dit :

— Convenu.

On amena le poney, et je demandai la permission de tirer un peu d’eau du puits, parce que j’étais desséché par la peur.

Alors Ram Narain dit :

— Voici quatre annas. Dieu vous a mis bien bas,