Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/245

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— L’air est meilleur ici, dit Jasoda.

On pouvait entendre son cœur battre à grands coups irréguliers.

— Doucement, doucement, dit Janki. Je suis vieux, et j’oublie beaucoup de choses. C’est bien ici la galerie de Tibu, mais où sont les quatre briques qui leur servaient à déposer le feu de leurs houkas pour ne pas le laisser voir aux sahibs ? Doucement, doucement, hé, ceux de derrière.

On entendit ses doigts déranger le menu charbon sur le sol de la galerie, et puis un bruit sourd.

— Voici une brique crue, et en voici une autre, et encore une autre. Kundoo est jeune : qu’il s’avance. Pose un genou sur cette brique et frappe ici, Kundoo. Quand ceux de l’équipe de Tibu étaient en train de dîner le dernier jour avant la fin du bon charbon, ils ont entendu les hommes du Cinq de l’autre côté, et ceux du Cinq ont exploité leur taille encore deux semaines après… ou peut-être une seulement. Frappe là, Kundoo, mais fais-moi d’abord, place, que je me recule.

Sans conviction, Kundoo abattit son pic, mais à peine eut-il entendu le mol écrasement du charbon, qu’il s’anima. Il luttait à présent pour sa vie et pour Unda… la jolie petite Unda qui avait des bagues à tous ses orteils… pour Unda et les quarante roupies. Les femmes entonnèrent le chant du Pic,