Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/278

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chatons en bas âge ont en général des mères chattes auprès d’eux.

— Si Votre Honneur veut bien aller écouter dans la véranda, dit le porteur, il n’entendra aucune chatte. Dès lors, comment le chaton du lit et le chaton de la carpette de foyer pourraient-ils être de vrais chatons ?

Lone sahib sortit pour écouter, et le porteur le suivit, mais il n’y avait pas trace de chatte miaulant pour appeler ses petits. Après avoir précipité le chaton à bas de la pente de la montagne, il regagna sa chambre, et consigna par écrit les événements du jour, pour servir à l’instruction de ses coreligionnaires. Ceux-ci étaient si entièrement libérés de superstition qu’ils attribuaient aux Esprits tout ce qui sortait un peu de l’ordinaire. Comme c’était leur devoir de connaître tout ce qui concernait les Esprits, ils étaient sur un pied de familiarité presque indécente avec les Manifestations de tout genre. Leurs lettres tombaient du plafond — non timbrées — et les Esprits s’installaient toute la nuit du haut en bas de leurs escaliers. Mais jamais encore ils ne s’étaient rencontrés avec des chatons. Lone sahib consigna les faits par écrit, en notant l’heure et la minute, comme est tenu de le faire tout observateur psychique, et il joignit à sa relation la lettre de l’Anglais, parce qu’elle avait un