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la légende du chien d’or

Qui d’entre vous dicta cette page de crime ?
L’on ne sait !… L’œuvre est là, le drame est attesté,
Vengeance, assassinat y doivent trouver place ;
Philibert meurt percé du fer d’un assassin
Qui fuit, mais au vengeur ne peut cacher sa trace ;
Car le sang demandé ne le fut pas en vain.
Le temps n’ose frapper le Chien d’Or de son aile ;
Il reste plus entier que le fait qu’il rappelle.
Le drame est un roman, qui, voulant de l’effet,
Du vrai comme du faux à sa guise dispose ;
Tandis qu’aux murs vieillis, gardant un sens complet,
L’énigme encor subsiste, et nous dit quelque chose.

Ajoutons à cela quelques-unes des observations que contenait le prospectus de publication du Chien d’Or :

Petit peuple de 60,000 habitants à peine, nous avons lutté plus d’un quart de siècle contre l’Angleterre et ses colonies qui lançaient contre nous plus de 75,000 hommes de troupes, c’est-à-dire plus de soldats qu’il n’y avait de population au Canada, y compris les vieillards, les femmes et les enfants !!!

Comment nos pères ont-ils fait ces prodiges de valeur ?

Oh ! c’est qu’ils avaient à leur tête les plus vaillants héros, les plus illustres guerriers qu’aient jamais produites et la noble France si féconde en héros et la Nouvelle-France qui sous ce rapport a rivalisé avec sa mère-patrie.

Lisez ces grands noms :

Montcalm, Lévis, Iberville, Bienville, La Galissonnière, de La Corne St. Luc, Le Gardeur de Repentigny, Claude de Beauharnois, Rigaud de Vaudreuil, Le Gardeur de Tilly, de Beaujeu, de Lothinière, Jumonville de Villiers, Coulon de Villiers et cent autres.

Montrez-nous une pléiade plus chevaleresque, plus brillante, plus valeureuse !

Quels héros, quels gigantesques faits d’armes ! Et comme si ce n’eut pas été assez des armées anglaises, pour ruiner le Canada français, ajoutez à cela les terribles misères intestines causées par la scélératesse de l’Intendant Bigot. Avec un cercle d’amis pervers et débauchés, ce misérable faisait servir en partie le pouvoir que lui