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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/145

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CHAPITRE XI.

BIENVENUE AU SOLDAT.

I.

Elle entendit alors des voix qui s’unissaient dans de chaleureuses félicitations : la voix de sa tante surtout. Elle reconnut bien celle du colonel Philibert, parce que les autres lui étaient familières. Soudain, quelqu’un s’élança dans le grand escalier. Elle attendit tremblant dans son doux espoir. Le Gardeur se précipita, les bras ouverts et dans un transport d’amitié fraternelle, la pressa sur sa poitrine et baisa son front pur.

— Ô Le Gardeur ! dit-elle en lui rendant son baiser avec une douce affection, et en le regardant avec tendresse et joie, ô mon frère ! comme j’ai soupiré après votre retour ! Enfin, Dieu soit béni ! vous voilà ici ; vous êtes bien ?… n’êtes-vous pas bien ? fit-elle en le regardant d’une façon qui trahissait l’inquiétude.

— Je ne me suis jamais mieux porté, Amélie, répondit-il, — d’un air trop content pour être naturel, et détournant les yeux pour échapper à la curiosité de sa sœur — jamais mieux porté ! Comment ! mais je serais sorti de ma tombe pour venir souhaiter la bienvenue à un ami que je retrouve aujourd’hui après des années de séparation. Ô ! Amélie ! j’ai des nouvelles pour vous !…

— Des nouvelles pour moi ! quelles nouvelles ?

— Devine, reine charmante des bergères, lui dit-il