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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/186

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le chien d’or
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diants. La nouvelle que l’on faisait une ovation au bourgeois s’était vite répandue, et les habitants montaient par groupes à la Haute-Ville, les uns suivant la côte escarpée, les autres prenant les grands escaliers bordés des tentes des colporteurs basques : des coquins qui avaient la langue bien pendue, ces colporteurs !

Les escaliers partaient de la rue Champlain, pour aboutir dans la côte. C’était un casse-cou que les vieillards et les asthmatiques n’aimaient guère, mais ce n’était rien pour les grimpereaux, comme les habitants appelaient les petits garçons de la ville, ni pour le pied agile des fillettes qui couraient à l’église ou au marché.

XI.

Max Grimau et l’aveugle Bartémy avaient fini de compter leur monnaie. Les gens arrivaient toujours, et depuis la porte de la basse-ville jusqu’à la cathédrale, la rue était remplie d’une foule paisible qui voulait voir le chien d’or et connaître le bourgeois.

Alors, des gentilshommes qui chevauchaient à toute vitesse s’engagèrent dans la rue Buade et voulurent se frayer un passage. Ils n’y réussirent pas, et restèrent enfermés.

C’étaient l’Intendant, Cadet, Varin et tous les vils hôtes de Beaumanoir qui revenaient à la ville. Ils parlaient, criaient, riaient, faisaient tout le tapage possible, comme font d’ordinaire les désœuvrés, surtout quand ils ont bu.

— Que signifie ce tumulte, Cadet ? demanda Bigot, je crois que ce ne sont pas vos amis. Cet individu voudrait vous voir chez le diable, ajouta-t-il en riant.

Il montrait un habitant qui criait à pleine tête : À bas Cadet !

— Pas plus les vôtres, riposta Cadet. Ils ne vous ont pas encore reconnu, Bigot. Laissez faire, vous