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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/271

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CHAPITRE XIX.

COURSE AUX DIVIDENDES ! ET CHASSE AUX DOTS !

I.

Le chevalier Des Meloises descendit la rue du Palais. Il se hâtait, marchait vite et maugréait joliment. Les Louise joviales voulurent passer le long des remparts pour voir travailler les gens, avant de rentrer au couvent. Les officiers ne manquèrent pas de les saluer avec politesse, et elles répondirent à ces salutations en demoiselles bien élevées ; seulement, les sourires et les regards qu’elles décochaient en passant, n’étaient point dans le programme du monastère.

Rien d’inconvenant, rien de répréhensible, assurément, dans ces coquetteries des lèvres roses et des yeux étincelants. Un besoin d’exprimer une grande loyauté envers la patrie, un véritable enthousiasme envers ses défenseurs.

— Plût au ciel que je fusse un homme ! s’exclama Louise de Brouague. Je porterais l’épée, je prendrais la bêche, tout ce qui peut servir et défendre mon pays ! Je rougis de ne pouvoir que parler, prier et souffrir, pendant que tout le monde travaille au combat !

Pauvre jeune fille ! elle ne voyait pas encore ces jours d’épreuves terribles pour les femmes de la Nouvelle-France, où les douleurs qui devaient fondre sur elles seraient plus cruelles mille fois que l’épée vengeresse de l’ennemi ! Alors, pendant soixante et