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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/302

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LE CHIEN D’OR

tinée et l’avait conduit à sa glorieuse position. Il s’inclina.

— Je vais m’efforcer de mériter, dit-il, qu’un jour Amélie de Repentigny soit itère de moi.

Amélie demeura silencieuse une minute, puis elle répondit d’une voix basse et tremblante d’émotion :

— Je suis fière de vous, Pierre !… Les paroles me manquent pour vous dire comme je suis heureuse des honneurs que l’on vous rend aujourd’hui !… je le suis surtout parce que vous les méritez ces honneurs.

Le jeune colonel était ému jusqu’aux larmes.

— Merci ! Amélie, fit-il ; puisque vous m’estimez c’est que je vaux quelque chose. J’ai toujours eu le plus grand respect pour votre opinion, et votre approbation est ma plus douce récompense.

Amélie ne répondit rien, mais elle pensa.

— Si c’était tout !

Le bourgeois vint saluer Amélie et madame de Tilly. Dès qu’il se fut éloigné madame de Tilly remarqua :

— Le bourgeois Philibert a des manières aussi distinguées que les premiers gentilshommes de France. Il passe pour être un peu rude, un peu sévère avec ses ennemis, mais avec ses amis et avec les dames surtout, il est charmant comme un souffle du printemps.

Amélie eut un signe d’assentiment, mais elle fit une réserve mentale quant au souffle du printemps.

X.

Pierre les conduisit au salon. Elles furent accueillies avec empressement par toutes les dames qui s’y trouvaient rendues déjà. La conversation roulait bruyante, vive, animée, sous les riches lambris.

Les philosophes qui voulaient extraire des rayons de soleil des concombres, auraient été témoins d’une expérience aussi difficile et bien plus heureuse. Ils auraient vu comment une société spirituelle et gaie