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le chien d’or

pour adoucir la fatigue des travailleurs sur les murs de Québec.

— Je vais chanter : « Derrière chez nous y a-t-un étang, » dit-il, après avoir bu quelques gorgées à même une gourde quelque peu suspecte. C’était du lait, affirmait-il, par respect sans doute pour madame de Tilly.

Les rameurs levèrent leurs avirons et attendirent le moment de les plonger ensemble, au premier signal, dans les eaux sonores. Ils ramaient en cadence obéissant à la musique comme le soldat qui marche au son du clairon.

Jean La Marche commença cette vieille ballade du fils du roi, qui prend son grand fusil d’argent, vise le canard noir et tue le blanc. Sa voix résonnait comme une cloche nouvellement baptisée.

Plusieurs canots voguaient non loin. Ceux qui les montaient se mirent aussi à répéter avec les rameurs de madame de Tilly, le gai refrain :

En roulant ma boule !

Et Jean La Marche disait en faisant chanter son violon avec une énergie à lui rompre les cordes :

Derrière chez nous y a-t-un étang,
En roulant ma boule !
Trois beaux canards s’en vont baignant,
Rouli, roulant, ma boule roulant !
En roulant ma boule, roulant,
En roulant ma boule !

Trois beaux canards s’en vont baignant
En roulant ma boule.
Le fils du roi s’en va chassant,
Rouli, roulant, ma boule roulant !
En roulant ma boule, roulant,
En roulant ma boule !

Le fils du roi s’en va chassant
En roulant ma boule !
Avec son grand fusil d’argent,