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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/39

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CHAPITRE III.

UNE CHÂTELAINE DE LA NOUVELLE-FRANCE.

I.

Le gouverneur éprouva autant de plaisir que de surprise à la vue de madame de Tilly et de sa jolie nièce ; car il les connaissait intimement et les estimait beaucoup. Il les salua avec ce profond respect et cette vive admiration que l’on éprouve toujours pour des femmes de cœur. Les officiers de sa suite firent de même.

— Ma chère madame de Tilly, mademoiselle de Repentigny, dit-il, le chapeau bas, vous êtes les bienvenues à Québec : je ne suis pas étonné, mais je suis ravi de vous trouver ici, à la tête de vos loyaux censitaires. Ce n’est pas la première fois que les dames de Tilly laissent leur maison pour venir défendre les forts du roi contre les ennemis.

Il faisait allusion à la vaillante défense d’un fort sur la frontière iroquoise, par une femme de cette maison, qui, voyant son mari blessé, prit le commandement de la garnison, repoussa l’ennemi et sauva du scalpel et du feu tous ceux qui combattaient autour d’elle.

— Monseigneur le comte, reprit la grande dame avec calme et dignité, quoi de surprenant si la maison de Tilly est fidèle à sa vieille renommée ? Il ne saurait en être autrement. C’est à ces loyaux habitants qui ont obéi avec tant d’empressement à votre proclamation que vous devez des compliments. C’est la