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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/51

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le chien d’or

comme celui de la belle Louise de la Valière, quand elle dansa le royal ballet, dans la forêt de Fontainebleau, séduire par ses grâces le cœur d’un roi. Son père avait fermé les yeux sur ses caprices ; dans le monde joyeux où elle était entrée, elle recevait comme une chose due, l’encens de l’adulation, et ne souffrait pas facilement qu’on le lui refusât.

Elle n’était pas naturellement méchante, quoique vaine, égoïste et ambitieuse. Le cœur de l’homme était pour elle un piédestal : elle le foulait tout gentilment, sans se soucier des angoisses que faisait naître sa capricieuse tyrannie. Elle restait froide et calculait tout malgré les ardeurs de sa nature voluptueuse. Bien des amoureux pouvaient croire qu’ils avaient conquis le cœur de la belle capricieuse, mais pas un seul n’en était certain.