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Page:Kirby - Le chien d'or, tome II, trad LeMay, 1884.djvu/128

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le chien d’or

Cette porte ! elle séparait la lumière des ténèbres, le bien du mal, l’innocence de la culpabilité.

D’un côté de cette porte, dans une chambre éblouissante de lumière, une jeune fille, confiante, généreuse, victime de sa douce naïveté ; de l’autre côté, s’avançant d’un pas furtif, dans une route déserte, la méchanceté, la menace, la cruauté !…

La main du crime se lève pour frapper à la porte, mais la porte ne peut être ouverte que par la main de l’innocence !

VII.

Ô Caroline de St. Castin ! pauvre martyre de l’amour ! pauvre victime de la jalousie ! parmi toutes ces pensées qui obsèdent votre esprit, dans la solitude et le silence de cette nuit lamentable, n’est-il pas une pensée de crainte et de terreur ? Comment pouvez-vous, tranquillement et sans soupçon, attendre cette femme inconnue qui vient d’une façon si mystérieuse, frapper à la porte de votre dernier refuge ?

Hélas ! Caroline comptait les minutes une par une, à mesure que l’aiguille les marquait sur le cadran de l’horloge !

Elle tremblait, mais elle ne savait pas pourquoi. Elle avait hâte d’entendre dans sa porte les coups fatals !

Elle ne soupçonnait nullement une intention criminelle. Son ange gardien s’était détourné pour pleurer. La providence semblait l’avoir abandonnée…

Peu à peu, les bruits du château s’éteignirent. Comme minuit approchait, elle descendit à la chambre secrète pour recevoir l’étrange visiteuse qui avait tant de choses à lui révéler.

Elle était mise avec soin, mais fort uniment. Ses longs cheveux noirs flottaient sur son cou et ses épaules. Elle portait une longue robe blanche retenue à la taille par un ceinturon noir : Un refrain de deuil dans un hymne joyeux ! Elle ne portait