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le chien d’or

ches sèches et les feuilles mortes, réveillaient les échos des bois endormis.

Le château se montra tout à coup dans une vaste clairière, avec ses hautes cheminées et ses toits aigus, plus sombres que la nuit. Un silence redoutable l’enveloppait, et seule, dans la loge du portier, une petite lumière veillait.

VIII.

Le vieux gardien se leva au bruit que firent les chevaux, et se hâta de sortir pour voir quels étaient ces hôtes inattendus.

Bigot et Cadet attachèrent leur monture en dehors de la barrière et s’avancèrent à pied. Ils ne voulaient éveiller personne.

Ils rencontrèrent Marcel, le portier.

— Rentre, Marcel, lui dit Bigot, et ne fais point de bruit. Va dire à dame Tremblay qu’elle se lève tout de suite et que je désire lui parler. J’attends des amis.

— Il me répugne de mentir, reprit Bigot avec aigreur, même à un valet… Qui sait les recherches qui vont avoir lieu ? Pas une mauvaise herbe ne se multiplie autant qu’un mensonge. Une mauvaise plante peut couvrir la terre, mais un mensonge peut remplir l’univers.

— C’est vrai, Bigot, répondit Cadet, et je n’aime pas à mentir souvent ; mais c’est parce que je suis d’opinion que la vérité est une meilleure arme que le mensonge. Si le mensonge devait frapper mieux, je ne vois pas trop pourquoi je ne l’utiliserais pas.

IX.

Le portier revint dire que dame Tremblay était debout et prête à recevoir son maître.

— Prends soin des chevaux, Marcel, ordonna Bigot.

Et, suivi de Cadet, il se rendit à l’appartement de la ménagère.

— Bonjour, dame Tremblay, fit-il, conduisez-nous à la grande galerie.