XVIII.
Bigot comprit qu’il fallait faire taire sa répugnance et agir immédiatement. Il se souvint que les jardiniers déposaient leurs instruments aratoires dans la vieille tour.
— Allons ! dit-il à son compagnon, suivons le passage souterrain.
Cadet lui prit le bras et ils descendirent de nouveau à la chambre secrète.
Bigot paraissait faiblir en approchant du lieu du crime.
— Soyez ferme ! murmura Cadet, soyez ferme !
La lampe répandait toujours dans la pièce funèbre sa brillante lumière.
— Cherchons donc, proposa Bigot, nous trouverons peut-être quelque trace des coupables.
Ils regardèrent attentivement, mais rien ne paraissait dérangé dans la chambre. Seul l’écritoire restait ouvert et ce qu’il y avait dedans était bouleversé.
Ils eurent la pensée que des voleurs étaient venus.
— Gardait-elle beaucoup d’argent ? demanda Cadet.
— Pas que je sache, répondit Bigot. Elle n’en demandait jamais la pauvre enfant ! et je ne lui en offrais point… Pourtant, je lui aurais donné de grand cœur tout le trésor du roi…
— Elle en avait peut-être quand elle est venue ici ?
— Peut-être mais je n’en connais rien…
Pourtant, affirma Cadet, en montrant le tiroir en désordre, ceci indique un voleur…
— Mais pourquoi l’avoir tuée, l’infortunée ? pourquoi ? Elle aurait bien donné sans regrets tous ses joyaux, toute sa fortune !…
— Il y a là un mystère qui surpasse mon intelligence. Le vol paraît manifeste, mais il n’explique pas tout… il n’explique rien…
XIX
Bigot s’agenouilla près de Caroline, lui prit la main et l’embrassa.