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Page:Kirby - Le chien d'or, tome II, trad LeMay, 1884.djvu/71

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le chien d’or

pas écrit cela, jamais ! Ce n’est pas possible ! Il a signé sans savoir ce qu’il faisait.

— Par Saint Martin exclama de la Corne, qui venait de lire la carte, quelqu’un mordra la poussière pour cela ! Quant à Le Gardeur, prenez-le en pitié, pardonnez-lui ! Il n’est pas tant à blâmer que ces coquins de la friponne qui trouveront un jour l’épée de la Corne un peu longue pour leurs petites poitrines.

— Pardonnez ! mes chers amis, pardonnez ! recommanda l’Évêque, ce n’est pas ainsi que doivent parler des chrétiens.

— Non, mais ainsi que parlent des gentilshommes, riposta de la Corne avec humeur, et je soutiens un vrai gentilhomme est un bon chrétien. Cependant, monseigneur, vous faites votre devoir, je le reconnais, et je vous en félicite ; mais je ne vous promets pas l’obéissance. David a tué Goliath en duel, et Dieu et les hommes l’ont exalté pour cela.

— Il ne se battait pas pour son compte, de la Corne, riposta l’évêque en souriant. Goliath avait défié les armées du Dieu vivant et David s’arma de l’épée pour le salut de son roi.

Confiteor ! monseigneur mais la logique du cœur l’emporte souvent sur celle de la tête, et le sabre est fait pour sabrer les polissons !

— Je m’en retourne chez moi maintenant, fit Pierre. Je reverrai Votre Excellence à ce sujet.

— Quand vous voudrez, Pierre ; je suis à votre disposition, répondit le gouverneur.

Tous les hôtes se levèrent. C’était pour tous le moment de se retirer.

Le gouverneur et Kalm passèrent dans le musée et se mirent à étudier, comme deux écoliers, les minéraux, les plantes, les oiseaux, les animaux de toutes sortes. Ils oublièrent le monde, et ses projets, et ses batailles, pour admirer les richesses, la beauté et la variété des règnes de la nature, dans le Nouveau-Monde.