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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/115

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devait être un torrent pusillanime, puisqu’il faisait tant de bruit pour si peu de chose ; un torrent plus courageux, estimions-nous, se serait relevé et aurait poursuivi son chemin, sans dire un mot de plus. Un torrent qui beuglait chaque fois qu’il tombait sur un rocher, nous le considérions comme un torrent bien faiblard ; mais le professeur, lui, ne semblait pas en être choqué.

— Et qui habitait cette forêt, outre la jeune fille ?

— Des oiseaux, monsieur.

— Oui, il y avait des oiseaux dans cette forêt. Et puis quoi encore ?

Les oiseaux avaient dû épuiser nos facultés.

— Allons, dit le professeur, quels sont ces animaux à queue qui grimpent si lestement le long des arbres ?

Nous restâmes cois un moment, puis l’un de nous suggéra des chats.

Erreur, le poète n’avait pas parlé de chats ; des écureuils, voilà à quoi le professeur voulait en venir.

Je ne me souviens pas d’autres détails au sujet de cette forêt. Je me rappelle seulement qu’on mentionnait aussi le ciel. En levant les yeux, vous pouviez apercevoir le ciel là où il y avait des éclaircies entre les arbres ; souvent ce ciel était voilé par des nuages et quelquefois, si mes souvenirs ne me trompent pas, la jeune fille était mouillée par une averse.