Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/13

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tout au contraire, avait été de partir en bande, avec femmes et enfants ; j’aurais emmené ma tante ; nous aurions loué un vieux château délicieux, que je connais en Normandie, dans un endroit où le climat convient particulièrement aux enfants délicats, et où le lait est tel qu’on n’en trouve pas de pareil en Angleterre. J’ajouterai que vous avez singulièrement exagéré en avançant que nous serions plus heureux, voyageant seuls.

On n’arrive à rien avec George par la douceur ; il faut montrer de la fermeté.

— Dites-leur cela, s’écria Harris, et voici ce que je proposerai à mon tour : Nous louerons ce château. Vous emmènerez votre tante, ça j’y tiens, et vous verrez l’agrément de ce mois de vacances. Les enfants raffolent tous de vous ; J… et moi nous disparaîtrons. Vous avez déjà promis à Edgar de l’initier à l’art de la pêche. Ce sera encore vous qui jouerez aux animaux sauvages. Dick et Muriel, depuis dimanche, ne font que parler de votre apparition en hippopotame. Nous ferons des pique-niques dans la forêt : nous ne serons que onze. Le soir, un peu de musique, et on dira des vers. Muriel possède déjà six morceaux, et les autres enfants, tous, apprennent très vite.

Ces menaces rabattirent le caquet de George, et, le petit incident clos, la question se posa derechef : que ferions-nous ?

Harris, comme toujours, penchait pour la mer ; il nous parla d’un petit yacht, juste ce qu’il nous