Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/165

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trophes fameuses consista à jeter les sept conseillers catholiques de la fenêtre du Rathhaus sur les piques des Hussites. Plus tard on donna le signal de la deuxième en jetant les conseillers impériaux par les fenêtres de la vieille Burg, dans le Hradschin. Ce fut la deuxième « défenestration » de Prague. Depuis on a résolu à Prague d’autres questions importantes. L’issue pacifique de ces réunions fait conjecturer qu’elles eurent lieu dans des caves. On a d’ailleurs bien la sensation que la fenêtre a toujours joué, en tant qu’argument, le rôle de tentateur chez l’enfant de Bohême.

On peut admirer dans la Teynkirche la chaire vermoulue où Jean Huss prêcha. On entend aujourd’hui la voix d’un prêtre papiste s’élever du même endroit, tandis qu’un grossier bloc de pierre, à moitié caché par du lierre, commémore au loin, à Constance, l’emplacement où Huss et Jérôme expirèrent en proie aux flammes du bûcher. L’histoire est coutumière de semblables ironies. Dans cette Teynkirche se trouve enterré Tycho Brahé, l’astronome qui commit l’erreur banale de croire que la terre, avec ses mille et une croyances et son unique humanité, était le centre de l’univers, mais qui, d’autre part, observa les étoiles avec clairvoyance.

Quoiqu’elles soient bordées de palais, les avenues de Prague sont sales. Ziska l’Aveugle a dû souvent les traverser en hâte. Le clairvoyant Wallenstein a habité cette ville. Ils l’ont surnommé « le Héros » ; la ville est particulièrement fière de l’avoir eu