— Dites donc, je ne crois pas que ce soit un bâton, dit George.
— Qu’est-ce que cela peut être alors ? questionna Harris.
— Mais il me semble bien que cela a une vague allure de fusil, répliqua Georges.
— Ne croyez-vous pas que nous nous sommes peut-être trompés ? suggéra Harris. Ne croyez-vous pas que ceci ressemble fort à un verger privé ?
Je répondis :
— Vous souvenez-vous de cette histoire tragique, arrivée il y a bientôt deux ans ? Un soldat cueillit quelques cerises en passant devant une maison et le paysan auquel appartenaient ces cerises sortit de chez lui et tua le militaire sans un mot d’avertissement.
— Mais, dit George, il est sûrement défendu de tuer un homme d’un coup de fusil pour quelques fruits cueillis.
— Naturellement, répondis-je, c’était tout à fait illégal. La seule excuse fournie par son avocat fut que le paysan était très irascible et qu’on avait touché à ses cerises favorites.
— Maintenant que vous en parlez, d’autres détails me reviennent en mémoire, dit Harris, la commune dans laquelle le drame se déroula fut obligée de payer de gros dommages-intérêts à la famille du soldat décédé ; ce qui n’était que juste.
George déclara :