Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/29

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pars pour un mois. Non, ne me demande pas de t’accompagner. Je sais que tu le préférerais, mais je ne le veux pas. C’est la société d’hommes qu’il te faut. Essaie de décider George et Harris à t’accompagner. Crois-moi, une tension d’esprit perpétuelle réclame de temps à autre un relâchement de l’effort journalier. Tâche pour quelque temps d’oublier qu’il faut aux enfants des leçons de musique, des bottines, des bicyclettes et de la teinture de rhubarbe trois fois par jour ; tâche d’oublier qu’il existe ce qu’on appelle des cuisinières, des tapissiers, des chiens de voisins et des notes de boucher. Va-t’en te mettre au vert, et choisis loin d’ici un endroit où tout te sera nouveau, où ton cerveau surmené pourra se retremper dans une atmosphère de calme et d’oubli. Reste absent quelque temps ; donne-moi le loisir de te regretter et de méditer sur ta bonté et sur tes qualités que j’ai continuellement sous les yeux, que je pourrais oublier ; car ce serait humain, puisqu’on devient facilement indifférent aux bienfaits du soleil et aux beautés de la lune. Va-t’en et reviens-nous reposé de corps et d’âme, plus brillant, meilleur, si possible.

Mais même lorsque nos désirs s’accomplissent, jamais le bonheur ne se présente tel exactement que nous l’aurions souhaité. Pour commencer, Ethelbertha ne sembla pas remarquer mon énervement ; il fallut que je forçasse son attention. Je fis :