Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/51

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coup me fit rouler dans le fossé, et je n’oublierai jamais la tête de votre femme quand je lui conseillai de ne pas s’effrayer parce que les deux hommes qui vous portaient allaient vous monter dans votre chambre, et que le docteur serait là dans une minute et amènerait l’infirmière.

— Je regrette que vous n’ayez pas pensé à ramasser la lanterne. J’aurais bien voulu approfondir la cause de l’explosion.

— Je n’avais pas le temps de ramasser la lanterne. D’après mes calculs, il m’aurait bien fallu deux heures pour en rassembler les débris. Quant à la raison de son explosion, eh bien, le seul fait d’avoir été présentée comme la lanterne de sûreté par excellence devait déjà éveiller chez tout autre que vous l’idée d’un accident possible. Puis il y eut cette lanterne électrique…

— Celle-là éclairait vraiment bien, vous le disiez vous-même.

— Elle a merveilleusement éclairé tant que nous fûmes dans Kings Road à Brighton, ripostai-je ; elle a même effrayé un cheval, mais une fois dans l’obscurité, après Kemp Town, elle s’éteignit et on vous dressa contravention parce que vous pédaliez sans lanterne. Vous vous rappelez bien que certains après-midi vous vous promeniez en plein soleil, cette lanterne brillant de tout son éclat. Quand arrivait l’heure de l’allumer, elle était naturellement fatiguée : il lui fallait du repos.