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Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/56

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— Voyons toujours ce qu’il en est, maintenant qu’elle est démontée.

Il en parlait comme si elle s’était démontée par accident.

Et avant que j’aie pu l’en empêcher, il avait dévissé quelque chose quelque part et voilà que de petites billes roulaient sur le chemin. Il y en avait une douzaine environ.

— Attrapez-les, s’écria-t-il, attrapez-les ! Il ne faut pas que nous en perdions. (Il se montrait tout inquiet à leur sujet.)

Nous rampâmes pendant une demi-heure environ et en retrouvâmes seize. Il espérait qu’on les avait toutes, car autrement cela causerait une grande gêne dans le fonctionnement de la machine. Il expliqua que c’était le point essentiel, quand on démonte une bicyclette, d’avoir soin de ne pas égarer une de ces billes et de les remettre toutes en place. Je lui promis de suivre son conseil, si jamais je démontais une bicyclette.

Je mis les billes en sûreté dans mon chapeau et mon chapeau sur une marche de la porte d’entrée. Ce ne fut pas raisonnable, je l’admets. Ce fut même stupide. Je ne suis pas d’habitude un écervelé : son influence a dû agir sur moi.

Il dit ensuite qu’il allait vérifier la chaîne, pendant qu’il y était, et incontinent se mit en besogne. J’essayai bien de l’en dissuader. Je lui répétai le conseil solennel que m’avait donné un ami expérimenté :