Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/92

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dition sine qua non que cette casquette fût de bonne qualité.

Le visage de l’homme s’assombrit.

— Oh, remarqua-t-il, je crains bien de ne pouvoir vous satisfaire. Voyez-vous, s’il vous avait fallu une mauvaise casquette, ne valant pas son prix, une casquette juste assez bonne pour pouvoir vous servir à nettoyer des carreaux, une semblable casquette j’aurais pu vous la trouver. Mais une casquette de bonne qualité, non, nous n’en avons pas. Pourtant attendez une minute, continua-t-il devant l’expression de désappointement qui assombrit la figure de George ; ne soyons pas trop pressés (Et allant vers un tiroir qu’il ouvrit) : Voilà une casquette, ce n’est pas une casquette de bonne qualité, mais elle n’est pas aussi mauvaise que la plupart des casquettes que je vends.

Il la prit et nous la présenta entre ses doigts.

— Qu’en pensez-vous ? demanda-t-il. Croyez-vous qu’elle puisse faire votre affaire ?

George l’essaya devant la glace et, choisissant une autre remarque du livre, il dit :

— Ce chapeau me va assez bien, mais, dites-moi, trouvez-vous qu’il me flatte ?

L’homme prit un peu de recul pour mieux embrasser le panorama.

— Pour être sincère, répondit-il, je ne pourrais pas dire oui.

Et, délaissant George, il s’adressa à Harris et à moi :