Aller au contenu

Page:Klein - Modorf-les-bains, 1888.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus volontiers les individus forts) se développe avec une certaine prédilection chez des personnes faibles, mal nourries, cachectiques, etc.

Ensuite, il y a un élément physique dans cette fatale hérédité, c’est la conformation vicieuse, paralytique du thorax, le développement défectueux de l’appareil musculaire qui préside aux mouvements respiratoires. On remarque donc généralement que ce sont les sommets du poumon qui montrent les premiers signes de l’invasion tuberculeuse. Cette circonstance s’explique facilement par le mode respiratoire. On peut très bien comparer le poumon à un accordéon, ce vulgaire instrument de musique, qui serait tenu perpendiculairement et fixé par une main en haut, tandis que l’autre extrémité est mise en mouvement pour faire entrer et sortir l’air. Le courant d’air, produit ainsi, sera des plus forts dans la partie inférieure, et il perdra de sa force au fur et à mesure qu’on approche de la partie tenue immobile. A l’auscultation des poumons, on trouve également que le bruit respiratoire est surtout prononcé à la base, et très faible en haut, imperceptible même chez des personnes qui ont la musculature supérieure du thorax et du cou faiblement développée. La ventilation du sommet ne se fait pas suffisamment dans ces cas, et les produits morbides, contenus dans la poussière atmosphérique, peuvent se déposer et se fixer aisément dans ces parties, tout comme on a, dans un fleuve, un courant rapide au milieu où il y a le chenal, tandis que, sur les bords, où l’eau stagne, les remous laissent déposer le sable qu’elle charrie. Cette circonstance, motivée par ce qu’on appelle l’habitus phthisique, offre un excellent sujet pour la cure préventive. Il faut, dès l’âge le plus tendre, faire faire de la gymnastique aux enfants qui montrent cette conformation, et leur apprendre les différents mouvements qui s’appliquent aux groupes musculaires qu’on se propose de fortifier. Le livre très répandu du Dr Schreber