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Page:Klein - Modorf-les-bains, 1888.djvu/139

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J’ose prétendre de plus que la connaissance des antécédents du patient, de sa façon de vivre, des causes prédisposantes du mal, etc., doit mettre le médecin de famille à même d’établir, dès la première heure, une ligne de conduite pour un traitement rationnel. Mais il faudrait tout d’abord que, sinon le patient, du moins l’entourage sût à quoi s’en tenir. Car autrement, grâce à cette disposition d’esprit très optimiste de cette sorte de malades, rien n’est fait pour conjurer l’issue fatale. La situation du médecin est ici pleine d’embarras et fort délicate, mais il est à mon avis puéril et peu digne du «vir bonus medendi peritus», de se retrancher avec sa responsabilité derrière une réunion solennelle de confrères, ou de se couvrir de l’impuissance d’une autorité scientifique dont on invoque l’intervention tardive. Tout cela ne change rien au pronostic ! En somme, on est obligé de reconnaître que ce triste état de chose, cette déplorable façon d’agir sont dûs essentiellement à un manque de tact, ou, si vous voulez, à un véritable manque de procédure. Il serait désirable, non seulement pour des cas pareils, mais pour bien d’autres encore, qu’on donnât à l’université aux jeunes médecins un cours de procédure dont ils ont besoin tout autant que Messieurs les avocats, lesquels glissent avec infiniment plus d’habileté à travers les difficultés de leur carrière. Cela éviterait bien des malentendus inutiles, et le malade en profiterait au moins autant que l’homme de l’art.

Pour terminer ce court aperçu, je me permettrai de choisir dans le nombre des guérisons phthisiques, obtenues à Mondorf, quelques cas présentant l’un ou l’autre côté intéressant, soit sous le rapport de la gravité des lésions, soit pour la marche de la guérison qui demontre l’utilité évidente de la cure de Mondorf.

1. — M. L....., 41 ans, homme d’une constitution un peu lymphatique, vint me consulter en juin 1876 à Mondorf pour une hémorrhagie pulmonaire qui avait commencé depuis deux mois et