Page:Klein - Modorf-les-bains, 1888.djvu/15

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Les communications étaient très difficiles, le confort laissait beaucoup à désirer. Quant aux beautés du paysage, elles ne pouvaient êtres appréciées faute de bonnes routes et de promenades convenables. On ne pouvait se dissimuler que, pour faire affluer le monde à Mondorf et pour l’y retenir, il était indispensable d’adapter la station aux goûts, aux besoins, aux exigences d’un public balnéaire ; mais la question financière s’opposait toujours à tous les projets faits dans ce sens. Vers 1856, il fut un moment question d’établir des jeux publics tels qu’ils existent encore aujourd’hui à Monaco. C’eût été certainement le coup de baguette de la fée, qui eût transformé Mondorf d’un village passablement ordinaire qu’il était alors, en une coquette ville de bains ; mais le gouvernement, d’accord avec les députés, crut de son devoir de rejeter les propositions miroitantes des fermiers de Baden-Baden. S’il y a lieu de regretter cette détermination pour Mondorf et son avenir, on peut d’autre part féliciter notre petit pays et ses gouvernants d’avoir donné, à cette occasion, un rare exemple de désintéressement à nos voisins, qui auraient pu, mieux que nous, se passer de l’attrait puissant du jeu pour assurer la prospérité de leurs stations balnéaires.

Une bonne fortune échut à Mondorf en 1865, quand le professeur Fleury, le promoteur de l’hydrothérapie scientifique, vint prendre la direction des bains et soigner l’érection d’un établissement hydrothérapique, qui devait rester, jusqu’à nos jours, un modèle de bon goût et d’adaptation scientifique. Le petit bourg ne put contenir tout le monde que la réputation du savant praticien y avait attiré de loin et de près. Malheureusement, son passage fut aussi court que brillant. Quelques années plus tard devait éclater la terrible guerre entre la France et l’Allemagne qui changea si profondément les destinées politiques de nos voisins méridionaux. L’année 1870 fut néfaste pour Mondorf : le médecin,