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subissent la fermentation d’abord, puis la pourriture. Des renvois âcres, brûlants deviennent de plus en plus fréquents, et à la fin l’estomac, n’y tenant plus, se vide par un effort suprême. Des vomissements sans fin ramènent alors une quantité énorme, souvent jusqu’à un seau entier, d’un liquide brunâtre, acide, avec les aliments plus ou moins décomposés. Avec cela le malade est tourmenté d’une faim dévorante, car sa faiblesse extrême, sa maigreur, réclament pour le sang des principes réparateurs. Les fonctions intestinales sont nulles, la chaleur du corps est abaissée et l’état moral des plus pitoyables.

Eh bien, malgré la gravité incontestable de ces. symptômes, nous avons constamment réussi à ramener ces malades à la santé et même dans un temps relativement court : La pompe stomacale vide tous les jours l’organe dilaté, le nettoie et permet à l’eau minérale d’exercer son action stimulante sur les glandes de la muqueuse. Ensuite la contractilité affaiblie de la tunique musculeuse est puissamment réveillée par des fortes secousses de la batterie galvanique et le jet de la douche, froide. Enfin la diète la plus rigoureuse est instituée, pour ménager le reste de forces digestives de l’estomac. Grâce à l’assemblage heureux de ces différentes pratiques, on a vu guérir à Mondorf des cas qui avaient vainement cherché un soulagement ailleurs.

M. M… de Liège, vint au mois de juin 1878 faire une cure à Mondorf pour une maladie de l’estomac très ancienne. Le patient, âgé de 48 ans, m’apprit que ses troubles digestifs avaient commencé, il y a douze ans environ. Il avait beaucoup voyagé et passablement bien vécu. Quand son indisposition commença à s’empirer, il avait été chercher secours à Vichy où il se trouvait sous la direction de Durand-Fardel avec lequel il était lié d’amitié. Pendant huit années il faisait tous les étés son pèlerinage à la Grande Grille. Néanmoins le bénéfice fut d’année en année plus maigre ; son estomac faiblissait tellement que durant les quatre dernières années il ne pouvait plus se nourrir que de lait exclusivement. Toute autre aliment était impitoyablement re-