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Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/103

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moi inconnue, dis-moi ce que signifie cette étrange résolution.

— Chère Lisbeth, dit Kohlhaas, pour ne point t’affliger, je t’ai caché la déclaration du tribunal dans laquelle il est dit que ma plainte contre le gentilhomme de Tronka n’est qu’une niaiserie. Il y a sans doute un malentendu là-dedans, et j’ai pris la détermination d’aller moi-même demander justice.

— Mais pourquoi vendre ta maison ? dit Lisbeth en se relevant.

— Ma chère amie, dit Kohlhaas en la pressant tendrement contre son sein, puis-je rester dans un pays qui ne veut pas soutenir mon droit, où je suis traité comme un chien que l’on repousse du pied. Je suis certain que tu penses comme moi.

— Sais-tu si l’on ne veut pas te rendre justice, Michel ? Si tu t’approchais