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Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/153

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tant d’esprit se trouvât du même sentiment que lui dans une affaire aussi importante. Mais l’électeur, tenant la chaise qu’il lui présentait sans s’y asseoir, rassura qu’il n’avait aucune raison de se réjouir, parce qu’avant d’employer ce moyen, il se croirait obligé de lui intenter un procès au nom de l’État pour le mauvais usage qu’il avait fait du pouvoir ; « car, s’écria-t-il, avant de punir Kohlhaas, n’est-il pas de toute justice de prononcer une sentence contre celui qui a mis l’épée entre ses mains ? »

Mais, voyant qu’il avait affligé le chambellan, il se retira en rougissant vers la fenêtre.

Le comte de Kallheim, après une pause embarrassante pour les deux parties, fit observer que l’on pourrait, avec le même droit, faire un procès