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LE MARCHAND DE CHEVAUX.

fit judicieusement observer que l’armée de Kohlhaas, de quatre cents hommes, ne tarderait pas à tripler, vu le mécontentement général causé par l’injustice et la dureté du chambellan.

Se décidant à suivre le conseil de Luther, l’électeur remit toute la conduite du procès qui allait avoir lieu, entre les mains du comte de Wrède.

Peu de jours après, on vit paraître l’édit suivant :

« Moi, etc., etc., prince électeur de Saxe, en considération de la prière du docteur Martin Luther, j’accorde à Michel Kohlhaas, marchand de chevaux du Brandebourg, un sauf-conduit pour Dresde, sous la condition qu’il posera les armes d’ici à trois jours et licenciera sa troupe. Dans le cas où il refuserait de profiter de cette grâce pour venir présenter sa plainte