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Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/160

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LE MARCHAND DE CHEVAUX.

Le prince, jetant sur lui un regard pénétrant, le considéra de la tête aux pieds, puis il parcourut les papiers contenus dans le porte-feuille, se faisant expliquer ce que signifiaient divers actes, signés du château de Lutzen ; il lui fit ensuite des questions sur ses enfans, sur sa fortune, sur le genre de vie qu’il comptait mener à l’avenir ; et s’étant assuré par toutes ses réponses que l’on n’avait plus rien à craindre de lui, il lui rendit son porte-feuille, et lui dit que son procès commencerait dès qu’il aurait parlé au grand chancelier du tribunal, le comte de Wrède. « Pour le moment, ajouta-t-il en s’approchant de la fenêtre, et en regardant la foule qui s’était assemblée devant la maison, je vais te laisser une garde ; tu en as besoin pour ta sûreté ici, aussi bien que pour t’accompagner lorsque tu sortiras.